CONCLUSION GENERALE
CONCLUSION GENERALE :
Parvenu au terme de cette étude, nous avons pu dégager la nécessité pour l’église en Afrique de s’engager dans un processus de reconstruction. En effet, après une lutte acharnée pour obtenir son autonomie, l’église en Afrique n’a pas toujours su gérer son indépendance. Il est établi qu’en accédant à l’autonomie la plupart des églises en Afrique ont fait face à l’épineux problème des ressources financières pour le fonctionnement de structures qui jadis étaient subventionnée, comme le seront d’ailleurs aussi les dirigeants politiques. Il en résultera toutes sortes de scandales qui tourneront autour de la façon dont sont dirigées les églises et les états en Afrique au sortir des indépendances : gabegies financières couplées au goût du luxe, querelles de leadership, etc….
La situation de l’église en Afrique de nos jours est préoccupante car, depuis les années 90, le contexte socio-politique est marqué par une plus grande liberté y compris la liberté d’association même dans le domaine religieux : l’église est officiellement soumise à la concurrence. Désormais, tout courant religieux peut évoluer en toute légalité et parfois même sur le terrain de église que ce soit l’ésotérisme, la magie, les religions orientales ou traditionnelles africaines. L’église elle-même apparaît comme divisée par tous les courants qui se réclament d’elle. L’Homme reçoit désormais plusieurs offres spirituelles dans un contexte marqué par la précarité de la vie. La mauvaise gestion et la dictature des lendemains des indépendances ont plongé les peuples africains dans la misère. Malgré cette réalité concurrentielle, l’église se signale par des scandales impliquant le plus souvent ses leaders, ce qui peut aux yeux de l’opinion publique atténuer fortement son image et son message.
L’église étant le peuple de Dieu et donc l’annonciateur du royaume de Dieu, il est temps qu’elle présente au monde le visage glorieux du ressuscité et non seulement les souffrances du crucifié ; l’église doit plus que tous les courants religieux redonner aux hommes l’espérance de la vie éternelle qui ne peut que s’obtenir ici bas, en confessant le seigneur Jésus Christ comme seigneur et sauveur. Comment fera-t-elle si elle-même ne « confesse » que les scandales ? IL FAUT RECONSTRUIRE L’EGLISE : Il faut redonner à l’église son auréole de lieu et cadres saints, c’est à dire mis à part pour Dieu. Pour cela il faut que les leaders dans l’église soient équipés : la conduite du peuple de Dieu doit être prise au sérieux et des outils pour la réussite des leaders vulgarisés. Parmi ces outils il y a la méthode toute simple qui consiste à étudier ce que la parole de Dieu nous apprend au sujet du leadership.
Néhémie est l’un des leaders que la Bible nous présente avec la particularité qu’il est intervenu au moment de la reconstruction de Jérusalem, ville sainte du peuple Juif car abritant le temple de Dieu. La période historique étant trouble le livre de Néhémie a souffert de plusieurs critiques sur l’identité de l’auteur, la date de rédaction et même les sources utilisées. Notre étude nous a permis de relever que si le livre de Néhémie est l’œuvre d’un compilateur appelé le chroniqueur, il ressort qu’il a repris intégralement les mémoires de Néhémie fils de Hacaliah dans les sept premiers chapitres et qu’il a utilisé des sources canoniques historiques fiables.
L’étude exégétique sélective des deux premiers chapitres du livre de Néhémie nous a permis de comprendre que Néhémie, échanson à la cour du roi perse était profondément attaché à sa patrie et à son Dieu au point où il n’a pas supporté d’apprendre que la terre qui retenait les restes de ses ancêtres vivait dans la honte la désolation comme l’atteste l’usage de הער (ra’âh) qui signifie malheur, punition amenée par Dieu, mauvais dessein, et de הפרח (cherpah) qui signifie :
Reproches, découragement, honte, insulte, mépris envers l’ennemi, faire des reproches à (avec la condition de honte, de disgrâce), objet de reproche.
Néhémie attribue ces malheurs aux désobéissances de son peuple vis-à-vis de Dieu et s’engage dans un moment de jeûne et de prière pour demander le pardon et le soutien de Dieu qu’il finira d’ailleurs par obtenir. En effet Néhémie recevra du roi des perses des lettres d’accréditation faisant de lui un gouverneur chargé de rebâtir Jérusalem avec en prime l’autorisation pour obtenir le matériel nécessaire. Une fois sur place, Néhémie nous révèle ses qualités de leader prudent et efficace : il n’entre pas en action immédiatement, mais il fait un travail important qui nous a permis de ressortir les préalables à la reconstruction pour tout leader dans l’église.
Ces préalables sont tout ce qu’un leader doit faire avant d’entrer publiquement en action pour exécuter la mission de reconstruction qui lui est confiée. L’étude de la situation de la paroisse Tohi qui est en conflit perpétuel avec les pasteurs qui y sont affectés nous a permis de comprendre la nécessité d’un travail préalable c’est-à-dire que le leader ne doit pas attaquer sa mission sans avoir comme Néhémie pris certaines précautions.
Ainsi :
- Il faut être certain de détenir un mandat spirituel et temporel ; Néhémie qui avait les faveurs du roi a d’abord recherché le soutien de Dieu car le leader dans l’église doit être poussé par le Saint Esprit pour que son action soit efficace ; il doit aussi respecter les lois et règles de son église et de l’état dans lequel il exerce.
- Le leader, doit, avant de reconstruire savoir ce qui est à reconstruire et planifier les méthodes qu’il va employer ; Néhémie a inspecté dans le secret la muraille et les portes de Jérusalem ;
- Enfin puisque le propre du leader est de conduire des hommes et des femmes à l’action, il doit communiquer pour susciter l’adhésion de ceux qu’il conduit à son plan de travail ; Néhémie a parlé aux forces vives de Juda et les a convaincus de le suivre en leur montrant l’intérêt qu’ils retireraient de son action.
