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GENERALITES SUR LE LIVRE

CHAPITRE DEUXIEME : 
GENERALITES SUR LE LIVRE DE NEHEMIE : 
Selon «The Interpreter’s Bible », dans les manuscrits hébreux, les deux livres d’Esdras et Néhémie ne forment qu’un seul ouvrage intitulé Esdras. Ce sont les traducteurs grecs de la version des Septante qui l’ont partagé en deux sections, comme ce fut le cas pour les livres de Samuel, des Rois et des Chroniques. Il faut soulever les ambiguïtés qui existent au sujet de l’usage du titre Esdras dans les différentes versions de la bible, en particulier dans les versions grecques et latines : 
- I Esdras dans les vieux manuscrits grecs et latins, dans la septante correspond au livre d’Esdras grec qui est une recension du livre d’Esdras qui, en fait, est un livre apocryphe ; 
- I Esdras dans les manuscrits tardifs en latin (post-vulgate correspond au livre canonique d’Esdras et Néhémie en un seul livre) ; 
- II Esdras dans la septante et la majorité des manuscrits correspond au livre canonique d’Esdras (chapitre 1-10) et Néhémie (chapitres 11-23) ; 
- III Esdras dans la Vulgate correspond à l’Esdras grec ; 
- II, III, IV et V Esdras dans les manuscrits tardifs en latin correspondent à l’apocalypse d’Esdras qui est un livre apocryphe. 
La division en deux livres de II Esdras est mentionnée d’abord par Origène (185-253), un père de l’Eglise qui a suggéré qu’il s’agissait d’une pratique hébraïque portant dans le talmud, Esdras et Néhémie ne formaient qu’un seul livre. L’édition hébraïque de la Bible de Bomberg de 1525 est la première à présenter une division entre les deux parties de II Esdras. La reconnaissance des deux livres canoniques sera établie dans les pratiques chrétiennes, on le trouve ainsi pour la première fois dans la Vulgate et Jérôme, un père de l’Eglise fût le premier à utiliser le titre Néhémie pour la seconde partie de II Esdras.  
 
A - REDACTION 
*L’AUTEUR 
La question de la rédaction du livre fait l’objet de vives discussions car les exégètes ont des approches différentes : 
- « The expositor’s Bible », souligne que le fait qu’une bonne partie du livre de Néhémie soit écrite à la première personne du singulier peut indiquer qu’il en est l’auteur ou encore que ce livre émane de son journal personnel (Néh 1. 1 –7. 5; 11 :1-2 ; 12 : 27-43 ; 13 : 4-31 ;). Compte-tenu du fait que dans les livres de chroniques et d’Esdras on retrouve des similitudes de styles, de nombreux auteurs ont pensé attribuer ces livres à un auteur anonyme du quatrième siècle qui aurait utilisé des documents anciens, la contribution de Néhémie ne se bornant qu’à quelques versets.  
Dans « le nouveau dictionnaire biblique », cette deuxième piste semble difficile à prouver, et la tradition juive reconnaît Néhémie comme auteur de ce livre qui comprend alors une partie de ses mémoires apparemment placé sans changement (1.1-7.5), des textes antérieurs (7.6-76a) et des sources historiques. 
Selon « The interpreter’s Bible », Esdras et Néhémie ont été constitués et transmis par un auteur anonyme connu sous le nom du Chroniqueur, auteur du livre des Chroniques. Il est établi que c’était un ministre du culte, probablement un lévite qui montre un intérêt spécial pour les musiciens, dont il aurait probablement fait partie. 
L’idée selon laquelle Esdras serait l’auteur de Chroniques - Esdras - Néhémie est admise dans le talmud, par les pères de l’Eglise et quelques auteurs qui comme W.F. Albright affirment que le chroniqueur et Esdras ne forment qu’un. 
Nous pensons qu’au vu de tout ce qui précède, et compte tenu des similitudes de style, l’auteur du livre de Néhémie pourrait bien être, un compilateur comme le chroniqueur qui aurait pu utiliser plusieurs sources dont les mémoires de Néhémie. 
*LA DATE DE REDACTION 
Selon l’introduction au livre de Néhémie dans la Bible TOB : par le contenu historique de cette œuvre (Chronique - Esdras - Néhémie), les idées religieuses qui s’y expriment et le milieu d’où semble provenir l’auteur, la période d’achèvement de son vaste ouvrage historiographique pourrait se situer entre la fin du IVe et le milieu du IIIe siècle avant jésus christ .  
Cette période mentionnée est en principe attribuée à la rédaction finale du livre, car certaines sources littéraires présentes dans le document remontent à des époques antérieures. 
Selon « The Interpreter’s Bible », les recherches sur la date de rédaction du livre de Néhémie font ressortir plusieurs approches : 
- Il faut rechercher la date de rédaction dans I Chr 3 : 15-24, sur la généalogie des descendants de David six générations après Zorobabel, la dernière génération mentionnée étant celle du Chroniqueur ; ce qui nous situe aux environs de 350 avant Jésus-Christ. De plus, la liste des souverains sacrificateurs dans Néh 12.10 qui inclut Jaddua, souverain sacrificateur à l’époque d’Alexandre le grand (332). De ce point de vue, la majorité des exégètes datent le travail du Chroniqueur entre 350 et 250 avant Jésus-Christ. 
- Certains auteurs comme Curtis et Madsen , J.W.Rothstein et Johannes Hänel, pensent que le texte de I Chr 3.21 est un ajout tardif et qu’à l’origine, il y avait quatre générations après Zorobabel. Selon R.Kittel, si chaque génération correspond à vingt au lieu de trente ans (pour six générations, nous sommes à l’an 400 av J.-C.), on peut situer le Chroniqueur aux environs des années 440 av J.-C. 
Ce point de vue se heurte au fait qu’il soit actuellement admis que I Chr 1-9 ne soit pas le travail initial du Chroniqueur ce qui annule cette thèse ; de plus Néh 12.10 est considéré comme une addition par W. Rudolph et par H. Crosby . 
Le dernier événement datable dans le livre de Néhémie est la mission d’Esdras : ici encore nous notons plusieurs points de vue : 
- ceux qui comme Rothstein et Hänel , A. Weiser pensent que Esdras est arrivé en Palestine pendant l’administration de Néhémie (Esd7.8) et proposent la date de 432-433 avant Jésus-Christ. 
- Rudolph pense que la liste de Néh 12 :1-9/12-26 doit être datée avant la mort de Darius (405 avant Jésus-Christ). 
- Albrigth qui identifie le chroniqueur à Esdras situe les activités pendant le règne de Artarxèxès I, ce qui situe le chroniqueur aux environs de 400 avant Jésus-Christ comme pense Martin Noth . 
Selon le nouveau dictionnaire biblique : L’un des arguments invoqués contre une composition du livre au 5e siècle est la mention de Yaddoua dans la liste des sacrificateurs (12.11, 22). Or, Joseph raconte (Ant. 11.8.4) que le souverain sacrificateur du temps d’Alexandre le Grand (330) se nommait Yaddoua. Cette mention dans une liste peut avoir été complétée par un copiste, mais il n’est pas impossible qu’elle date du temps de Néhémie qui peut avoir connu ce Yaddoua dans sa jeunesse (il n’est pas présenté comme sacrificateur dans Néhémie) puisqu’il connaissait un autre petit-fils d’Eliachib (13.28), marié à son époque.  
 
La mention de Darius le Perse (12.22) n’est pas plus déterminante pour dater la composition du 4e siècle puisque des recherches récentes ont prouvé que ce titre était couramment utilisé dans les documents officiels durant la période perse pour six souverains différents .  
 
 
Nous pensons que le travail de rédaction final se situe donc entre la fin du 3e et le début du 4e siècle avant jésus christ, le chroniqueur ayant utilisé plusieurs sources, certaines étant antérieures à lui (5e siècle avant Jésus-Christ). 
*LES SOURCES 
La question des sources est intimement liée à celle de la date de rédaction ; ici encore deux hypothèses s’affrontent : 
- ceux qui, comme Torrey pensent à une rédaction tardive disent que, le compilateur a utilisé intégralement certaines sources comme les mémoires de Néhémie et que le reste relève de sa fertile imagination . Il parle des jours de Néhémie et d’Esdras comme appartenant à une époque déjà lointaine (Néh 12.26). Tandis que dans les anciens documents qu’il cite, le roi de Perse est désigné simplement comme le roi (Esd 7.27-28 ; Néh 1.11, etc ), l’auteur, dans les fragments qui lui appartiennent en propre, dit le roi de Perse (Esd1.1) comme si de son temps l’empire Perse n’existait plus.  
- d’autres comme Rudolph qui font du Chroniqueur un contemporain de Néhémie pensent qu’il a utilisé plusieurs sources pour son récit tout en reconnaissant qu’il a pu reprendre intégralement certaines de ses sources, en minimisant l’intervention de son imagination, les faits relatés étant historiques, et parmi les sources, on retrouve des sources canoniques. 
Ce dernier point de vue n’est pas partagé par la Bible annotée qui pense que l’auteur a dû vivre longtemps après les évènements et qu’il a utilisé des sources orales et écrites . 
Nous pensons que le chroniqueur a finalement utilisé plusieurs sources dignes de foi pour composer le livre de Néhémie qui nous intéresse. 
Nous pouvons donc citer comme sources : 
- Les sources orales : le chroniqueur mentionne le livre des généalogies (Néh 7.5) et le livre des Chroniques (Néh 12.22) qui n’est pas le livre canonique connu mais probablement une chronique du temple qui contient certaines informations comme des listes des lignées de lévites (Néh 12. 23) , ce que confirme la Bible annotée : l’auteur a consulté encore d’autres documents officiels, tel que le livre des chroniques mentionné dans Néh 12. 23, et qui n’a rien de commun avec le livre qui porte ce nom dans la bible. Il en a tiré des listes de nom qu’il cite fréquemment  
- les sources canoniques : Les références historiques à Aggée et Zacharie peuvent venir de la main de l’auteur du livre des chroniques . 
- les mémoires de Néhémie facilement reconnaissables car, écrits à la première personne du singulier (chap 1-7. 72 ; 11 : 1-2 ; 12 : 27-43 ; 13 : 4-31), écrits peu après 432 avant Jésus-Christ (Néh 5.14) ont été préservés par le chroniqueur qui les a probablement trouvés dans les archives du temple ; Il est probable que d’autres passages, où le récit est à la troisième personne, sont cependant tirés de ces mémoires, mais ont été remaniés par le rédacteur, … . 
- les sources araméennes qui sont des documents officiels de l’empire perse : Le titre de « Tirshatha » donné à Néhémie (8.9; 10.2 [10.1]) est l’exact mot perse pour "gouverneur" que l’on retrouve dans Chroniques, Esdras . 
- la tradition de l’époque du chroniqueur que l’on peut voir dans le choix des mots, du langage, du style il a encadré toutes ces données dans un récit où il insère d’autres renseignements qu’il a pu recueillir et où l’on reconnaît facilement le style de l’auteur de nos deux livres des Chroniques . 
 
B - STRUCTURE : 
 
Le plan du livre de Néhémie peut se présenter de la manière suivante : 
 
 
 
 
 
1. RECONSTRUCTION DE LA MURAILLE: (ch. 1-7) 
 
a)- Préparatifs (ch. 1-2)  
 
- Intercession (1)  
- Mandat légal 
- Enquête (2) 
- Communication  
 
 
 
 
b) Reconstruction (ch. 3-7)  
 
- Début (3) 
- Interruption (4-5) 
- Achèvement (6-7)  
 
 
 
2. REVEIL DES HABITANTS: (ch. 8-13) 
 
a) Renouvellement de l’alliance (ch. 8-10)  
 
- Lecture et interprétation de la Loi (8)  
 
- Confession des péchés (9)  
 
- Réaffirmation de l’alliance (10)  
 
b) Obéissance à l’alliance (ch. 11-13)  
 
- Villes reconquises (11-12)  
 
- Réformes (13)  
 
C - CONTENU : 
 
Le livre de Néhémie traite de la reconstruction de la muraille de Jérusalem et de la restauration du culte. Il s’agit d’un livre en grande partie autobiographique, relatant l’activité de Néhémie. Ainsi, on peut distinguer deux grandes parties dans ce livre : 
- la reconstruction des murs de Jérusalem 
- le réveil spirituel des habitants de Jérusalem. 
 
 
 
 
*LA RECONSTRUCTION DES MURS DE JERUSALEM 
 
Pour parvenir à reconstruire les murs de Jérusalem, il a fallu deux étapes importantes : 
- Néhémie a dû avoir l’autorisation officielle du roi des perses Artarxèxès I qui le désignait comme gouverneur. Cette nomination intervient alors que Néhémie était son échanson, et qu’il a lui-même formulé cette demande.  
En effet, après avoir reçu des nouvelles alarmantes sur l’état de la ville de Jérusalem et de ses habitants, Néhémie entre dans un moment de prière et de jeûne pour demander au Seigneur de l’aider à rebâtir la ville sainte, et de le précéder auprès de son roi. 
- le mandat officiel pour reconstruire obtenu, Néhémie va à Jérusalem, inspecte les lieux, communique ses intentions au peuple puis fait démarrer les travaux non sans avoir rencontré quelques obstacles. L’opposition à la reconstruction viendra de quelques notables des peuples voisins qui, vont essayer de bloquer l’avancement des travaux. Néhémie tiendra bon en s’appuyant sur la foi qu’il a placée en Dieu, et en organisant le peuple pour un travail efficace. La muraille sera finalement reconstruite en cinquante-deux jours (Néh 6.15). 
 
*LE REVEIL DES HABITANTS DE JERUSALEM 
Une fois la muraille reconstruite, Néhémie va tout faire pour réorganiser le royaume de Juda et la ville de Jérusalem sur les plans politiques et religieux. Néhémie va procéder de la manière suivante : 
- il fera organiser une lecture publique de la loi qui sera ensuite expliquée par Esdras et les lévites, puis le peuple sera invité à se confesser dans le jeûne et la prière et à prendre des engagements, promettant de respecter la loi de Dieu et de veiller à l’entretien du temple et des lévites. On organisa aussi la ville de Jérusalem en choisissant ceux qui devaient y habiter en plus des chefs par tirage au sort. Néhémie va procéder au recensement, à la dédicace de la muraille, puis au rétablissement des revenus des sacrificateurs et des lévites. 
- Au cours de son deuxième séjour à Jérusalem, il va procéder à une autre réforme : Traiter de la conformité des mariages avec des étrangers avec la loi de Dieu, rétablir la sainteté de la maison de l’Eternel car une chambre des parvis avait été attribuée à un païen, rétablir les lévites dans leur droit car ils ne percevaient pas ce qui leur était dû et avaient fui le temple pour aller dans les champs. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 
CONCLUSION PARTIELLE : 
 
Le livre de Néhémie, est l’un des rares récits sur une période floue mais très importante du peuple d’Israël. Ce livre nous parle du retour de l’exil, de la reconstruction de la ville sainte ainsi que, du temple de Jérusalem. De toutes les critiques sur le livre de Néhémie, nous pouvons retenir que ce livre est le résultat d’un grand travail de compilations de plusieurs sources. Dans ces sources, il y a : les mémoires de Néhémie repris intégralement, certaines sources canoniques (le livre des chroniques), ainsi que des documents officiels de l’empire Perse pour ne citer que ceux-là. 
Le livre de Néhémie relate la reconstruction de la muraille et des portes de Jérusalem ainsi que la reconstruction du véritable peuple de Dieu. En effet, après avoir reconstruit les infrastructures, il est apparu nécessaire de redonner au peuple les éléments qui font de lui le peuple élu de Dieu : La fidélité à la parole de Dieu dans les relations verticales et horizontales. 
Le livre de Néhémie mérite donc d’être étudié pour, apporter une lumière dans le vaste et fastidieux chantier de la reconstruction qui préoccupe les églises sujettes à toutes sortes de crises et qui comptent sur des leaders efficaces pour en sortir. 
 
 
 
 
 
 
 
 
 

 

(c) Rév Jean Patrick Nkolo Fanga - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 6.07.2007
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