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LEADERSHIP ET RECONSTRUCTION 
 
 
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Définitions des concepts

CHAPITRE PREMIER : DEFINITION DES CONCEPTS 
 
A - LEADERSHIP 
Selon l’encyclopédie Wikipédia , Leadership vient du mot emprunté à l'anglais leader. Ce dernier a été introduit dans la langue française au 19e siècle et sert à désigner un meneur, un chef de file, un dirigeant de terrain, acteur influent, écouté, conduisant des personnes vers des objectifs et souvent associé à la conduite de changements.  
Le leadership tend donc à définir une capacité à mener des personnes ou des organisations vers l'atteinte d'objectifs. Le leadership est associé à l'aura reconnue à une personne ou à un groupe de personnes dans son aptitude à motiver, impliquer, impulser, guider, inspirer et/ou influencer son entourage. 
Leadership n'a pas de traduction en français. Il désigne les comportements que l'on peut reconnaître à celui qui assure la fonction du leader. D'une manière générale, il peut être défini comme la capacité d'un individu à influencer, à motiver, et à rendre les autres capables de contribuer à l'efficacité et au succès des organisations dont ils sont membres. Le leadership est donc l’action du leader ou encore la manière de conduire, diriger les autres. 
Selon l’encyclopédie Wikipédia, plusieurs types d'entités peuvent fournir ou présenter un leadership, réel ou potentiel : 
· une personne qui a une fonction ou autorité, comme un président, 
· une personne qui a une fonction ou un emploi associé à une expertise, compétence, ou expérience, comme un leader d'équipe, un capitaine de bateau, un ingénieur en chef, ou un parent,  
· un groupe ou une personne qui est pionnier d'une tendance ou d'un mouvement, comme ceux qui lancent de nouvelles vogues,  
· un groupe de personnes respectées, (appelé "groupe de référence" par les sociologues comme les commentateurs économiques ou les porte-parole de syndicats).  
· un produit qui influence d'autres offres de produit dans un marché concurrentiel.  
Pour bien appréhender ce concept de leader, il est important de préciser la différence qui existe entre le leader et le chef : 
- le chef est au-dessus du groupe, il commande, il ordonne et ses ordres doivent être exécutés sans nécessiter des explications ; 
- le leader quant à lui, fait partie du groupe qu’il dirige, et son action consiste à pousser les autres à l’action. Pour cela, il doit expliquer, convaincre, et montrer l’exemple. 
La notion de leader à notre avis, correspond le mieux aux responsables dans l’église : que ce soit l’évêque, le pasteur, le prêtre, l’Ancien de l’église, le président d’un comité, d’une association, d’une chorale ou d’un groupe, il n’y a pas des chefs, mais des leaders : des «primus inter parès », c’est-à-dire premier parmi les égaux . 
L’église étant un regroupement de personnes devant vivre ensemble dans l’harmonie, il est indispensable que les relations inter-personnelles y soient codifiées. Nous voulons dire que lorsque des Hommes se mettent ensemble dans le cadre d’un groupe, il faut des règles précises pour que ce groupe ne fonctionne pas dans l’anarchie : système ou régime de gouvernement, règlement intérieur, constitution, etc... 
Actuellement dans l’église, nous retrouvons plusieurs types de gouvernement, et nous ne citerons que les trois principaux, du moins selon M. Pacaut : 
- Le type épiscopal : L’église est dirigée par un évêque, c’est-à-dire que le pouvoir de décision appartient à un individu. Il faut dire, que ce n’est pas de cette façon que l’église a commencé à fonctionner ; cette organisation a été calquée sur le modèle de l’empire romain. En effet, le pouvoir dans l’empire romain était concentré entre les mains de l’empereur qui, se faisait représenter dans les différentes régions de l’empire par des princes encore appelés seigneurs ; lesquels seigneurs avaient à leur disposition, des chevaliers pour régner sur le peuple qui, de façon formelle, ne participait pas à la prise de décisions. De même, dans le système épiscopal, le pouvoir est entre les mains d’un évêque, qui est assisté des membres du clergé : les prêtres et autres religieux. 
Ainsi, on retrouve ce système principalement dans l’église catholique romaine, ainsi que dans quelques églises réformées comme l’église Luthérienne, l’église Anglicane et l’église Méthodiste. Il faut dire que ce système a évolué car l’église primitive ainsi que celles des premiers siècles de notre ère ne fonctionnait pas comme une structure unique régentée par le pape ou par un évêque. Aux premiers siècles, comme le souligne Marcel Pacaut : Le pape était seulement tenu pour évêque de Rome, capitale de l’empire, jouissant de ce fait d’une préséance particulière. C’est à partir du IXè siècle qu’on voit nettement apparaître dans le droit canon, l’idée de la suprématie romaine dans l’Eglise. Puis, au cours du Moyen Age, profitant de la lutte qu’elle mène contre les souverains pour empêcher toute intervention laïque dans les affaires ecclésiastiques, la papauté établit sa toute puissance et crée les grands organismes de centralisation administrative, l’apogée du système étant atteint au milieu du XIIIè siècle et dans les premières décades du XVè siècle . Dans l’église catholique romaine, le pape est le chef, se faisant assisté de conseillers (les cardinaux), de représentants dans toutes les régions (les archevêques ou les évêques en fonction de l’importance de la région qui, à leur tour, ont sous leurs ordres les membres du clergé chargé de faire fonctionner les églises locales). 
Dans l’église anglicane encore appelée église catholique anglaise qui a rompu au XVIe siècle avec l’église catholique romaine, les deux archevêques métropolitains de Canterburry et de York sont sous l’autorité du roi, chef de l’église et membre de droit de la chambre des lords ainsi que vingt et un des évêques. Dans cette église par contre, les laïcs sont associés à la prise de décision : 
* chacun des deux archevêques est assisté par un vicaire général qui est laïc 
* l’assemblée de l’église est formée de trois chambres (évêques, clergé et laïcs) 
* l’évêque est aidé par des assemblées dans lesquelles les laïcs sont élus 
* en paroisse, le prêtre est assisté par l’assemblée des paroissiens etc.…. 
Dans le système épiscopal, le pouvoir de décision est entre les mains du clergé qui est par ailleurs hiérarchisé, avec une certaine nuance dans les églises reformées qui appliquent ce système, en associant dans une moindre mesure les laïcs à la direction de l’église.  
- Le type congrégationaliste né vers le XIIè siècle, époque à laquelle on vit se former en dehors de l’anglicanisme, une église congrégationaliste, officiellement organisée en 1832 sous le nom d’Union Congrégationnelle d’Angleterre et de Galles. Depuis 1919, les églises qui en font partie sont groupées en neuf provinces, dirigées par des modérateurs dont le rôle est de conseiller les fidèles. Dans ce système, le pouvoir de décision appartient aux assemblées de fidèles, le clergé ayant un rôle spirituel. On retrouve ce système dans les églises Baptistes. 
- Le type Calviniste ou Synodal qui peut être considéré comme la synthèse des deux systèmes précédents. En effet, dans ce système, il est question de réunir le clergé et le peuple de fidèles dans la prise des décisions. Ainsi les fidèles élisent leurs représentants au niveau local (paroisses) qui sont les Anciens de l’église. Ces Anciens de l’église avec le pasteur dans le cadre du conseil paroissial gouvernent l’église locale. A tous les niveaux de juridictions supérieures de l’église, chaque église locale se fait représenter par un ou plusieurs Anciens de l’église (en parité avec le nombre de pasteurs en fonction dans cette église locale), de façon à ce, que dans toutes les juridictions où se prennent les décisions, l’on retrouve le clergé et les laïcs en parité. Dans ce système, le clergé (qui peut avoir plusieurs titres : diacres, pasteurs et même évêques) et les laïcs coordonnent leurs activités au sein d’organismes synodaux superposés : kirksession (conseil paroissial), consistoire (regroupant plusieurs paroisses d’une circonscription donnée), synode (regroupant des consistoires), assemblée générale. Chacun de ses organismes étant dirigé par un modérateur élu par les membres de la juridiction. On retrouve ce système dans les églises presbytériennes, les églises réformées, les églises évangéliques 
Le mode de désignation des responsables étant en général électif sauf pour le type épiscopal où en fait, seul le pape est élu par les cardinaux, les évêques nommés par le roi dans l’église catholique d’Angleterre ou par le pape. Toutefois, il est admis dans toutes les confessions chrétiennes que le leader à quelque niveau que ce soit, archevêque, évêque, modérateur, pasteur, prêtre et autres tient son autorité de Dieu, dont Jésus-Christ Son Fils est le chef suprême de l’Eglise. Il apparaît donc important que puisse se développer dans l’église un leadership qui serve les intérêts du Christ. 
Le seigneur Jésus-Christ, chef de l’Eglise, en parlant de ceux qui aspirent à de hautes responsabilités dans son royaume, a dit : « Vous savez que ceux qu’on regarde comme les chefs des nations les tyrannisent, et que les grands les dominent. Il n’en est pas de même au milieu de vous. Mais quiconque veut être grand parmi vous, qu’il soit votre serviteur ; et quiconque veut être le premier parmi vous, qu’il soit l’esclave de tous. Car le Fils de l’homme est venu, non pour être servi, mais pour servir et donner sa vie comme la rançon de plusieurs. » Marc 10 : 42-44 . 
Ainsi, dans l’église, peuple de Dieu, celui qui occupe une fonction de direction des hommes, doit se sentir investi par Dieu d’une mission particulière de service pour la gloire de son nom et la paix des hommes qui le craignent. 
Etre leader dans l’Eglise oblige à une certaine attitude, à certains principes et selon J.Oswald Sanders : « la nature surnaturelle de l’église réclame un leadership qui dépasse l’humain……Si l’église doit remplir ses obligations vis-à-vis de la génération montante, son plus grand besoin est un leadership qui ait une autorité morale et spirituelle et qui accepte de faire des sacrifices » : 
- Le leader doit savoir où il va et ce qu’il veut faire. Il doit pouvoir inspirer confiance et avoir une bonne renommée ; 
- Quelles que soient ses aptitudes et compétences, le leader doit pouvoir s’appuyer sur Dieu qui le met en mission et qui peut le faire réussir ou échouer ; 
- Le leader doit être capable d’accepter des sacrifices à l’image du leader par excellence qu’est notre seigneur Jésus-Christ. 
Nous pensons donc qu’il est important, de clarifier la notion de leadership dans l’église ; compte tenu des ratés un peu trop récurrent de nos leaders aujourd’hui, il faut étudier ceux qui ont été confrontés à des situations difficiles de leadership dans la Bible, et tirer les leçons de leur action, d’où le sens de notre étude d’une portion du livre de Néhémie. 
 
 
 
 
B- RECONSTRUCTION 
Selon le grand Larousse , reconstruction désigne :  
1. action de reconstruire ce qui a été détruit ; 
2. action de rétablir dans son état premier. Le terme reconstruction désigne l’action de reconstruire et/ou le résultat de cette action. 
Le terme reconstruction est composé du préfixe « re » qui signifie une seconde fois et du radical construction qui vient du verbe construire. Construire selon le dictionnaire étymologique du français, c’est bâtir selon un plan déterminé avec des matériaux divers. 
Reconstruire, c’est construire une seconde fois, c’est-à-dire bâtir, former un tout de diverses pièces, élaborer, mettre sur pied. 
Dans ce terme, il y a la possibilité que ce qui a d’abord été construit ait été mal fait, ou encore ait été détruit. 
Appliquée à l’église, la reconstruction englobe divers aspects : 
- la reconstruction des infrastructures, édifices servant à l’église: temple, bureaux, salles de réunion, presbytères, etc... 
- la reconstruction des relations inter-humaines : la reconstitution des communautés chrétiennes fidèles à la volonté de Dieu pour l’homme, c’est-à-dire, des communautés dans lesquelles, hommes, femmes et enfants vivent dans la paix et l’unité malgré leur diversité, 
- la reconstruction de la vie spirituelle et du témoignage chrétien, c’est-à-dire évangéliser, attirer des personnes à l’Eglise, leur enseigner la parole de Dieu et veiller à sa mise en pratique, les mettre ensemble pour qu’ils forment une communauté chrétienne pratiquante.  
En cas de crises au sein d’une communauté existant déjà, crises pouvant même entraîner sa déstabilisation, il faut penser à reconstruire ce qui a été détruit : remettre les gens ensemble, reconstruire les édifices, ramener la paix et l’harmonie au sein de la communauté, ramener l’obéissance à la parole de Dieu.  
Il existe ainsi toute une théologie de la reconstruction prônée par des penseurs comme Desmond TUTU KÄ MANA et A. KARAMAGA. Cette théologie de la reconstruction est née principalement dans les églises et pays du tiers-monde au début des années 90: l’Afrique et l’Amérique latine surtout à cause de leur contexte particulier. 
En effet, l’Afrique a été victime du phénomène de la colonisation par des puissances occidentales dès la fin du 19e siècle. Ce phénomène, a consisté à convertir les territoires et peuples découverts sur le continent africain par des explorateurs occidentaux à la civilisation occidentale. Ces peuples sont alors qualifiés de « sauvages d’Afrique ». La civilisation occidentale imposée aux africains englobe tous les aspects de la vie y compris la religion, c’est ainsi que le christianisme va se répandre avec des missionnaires très souvent soutenus et même orientés par les puissances coloniales comme le souligne A. Karamaga : On a suffisamment dénoncé des anomalies qui ont caractérisé la christianisation du continent africain depuis le 19e siècle, anomalies parmi lesquelles nous pouvons rappeler : 
- le lien, et parfois la compromission, entre les missions chrétiennes et la colonisation ; 
- le mépris généralisé des cultures africaines dans la formulation et la transmission du message chrétien . Dans certains cas, la religion sera utilisée comme un moyen de soumission car prônant l’obéissance et le dépouillement matériel. 
Au début du 20e s, des mouvements nationalistes vont se constituer un peu partout en Afrique pour combattre l’humiliation et les frustrations dont était victime l’élite africaine qualifiée d’indigène. Selon le feu Rév. MOUBITANG à MEPOUI , les pasteurs africains n’avaient pas le droit de poser des actes pastoraux (baptême, sainte cène, mariage) sans l’accord des pasteurs blancs. 
Ainsi, certains pasteurs africains ayant la possibilité d’aller en occident, vont conduire dès leur retour des mouvements de revendications en vue d’obtenir l’égalité avec leur collègue « blanc » et l’autonomie de leur église. Ce mouvement sera, un vaste mouvement africain qui aboutira aux indépendances de plusieurs pays africains vers le milieu du 20e s. Ce mouvement d’émancipation sera stimulé par le clergé qui vivait les mêmes réalités. Ceci explique qu’au Cameroun par exemple, les églises protestantes comme l’Eglise Presbytérienne Camerounaise l’Eglise Evangélique Cameroun, l’Union des Eglises Baptistes du Cameroun, la Presbyterian Church in Cameroon etc... ont eu leur autonomie en 1957 avant que le pays n’ait son indépendance. Cette période était soutenue par ce que l’on a appelé la théologie de la libération comme le dit J.N.K.Mungambi : Jusqu’à présent, la majorité des théologiens de renom ont mis l’accent sur la métaphore de l’exode en insistant sur le thème de la libération. Métaphoriquement, on a comparé le peuple africain au peuple d’Israël sur sa route du pays de l’esclavage en Egypte vers la terre promise à Canaan. Dans cette métaphore, le rôle de Moïse est prééminent et décisif. La terre d’esclavage, d’après la métaphore serait le régime colonial, tandis que la terre promise serait la nation libérée.  
Les églises, après leur autonomie, seront pratiquement obligées de garder des liens avec les missions qui les ont fait naître dans des relations du genre : églises mères églises filles ; les églises mères par le biais de contributions matérielles et techniques continuant de superviser l’action des églises filles. 
Les premiers responsables africains, tant dans les églises qu’au niveau de chaque Etat devront faire face à la dure réalité de gérer des entités indépendantes sans ressources propres. Le résultat ne se fera pas attendre, la plupart des structures indépendantes étant pratiquement en déliquescence dans les années 80 à cause de la mauvaise gestion et de l’autoritarisme des dirigeants africains. Cette situation va pousser les intellectuels et penseurs à envisager une autre façon de penser l’Afrique : La reconstruction. Il est question de rebâtir l’Afrique en faisant de chaque pays africain, un pays indépendant et debout dans tous les sens du terme comme le dira d’ailleurs le Prof Mungambi d’une façon très convaincante, l’Afrique aujourd’hui requiert une théologie de la reconstruction à l’instar de celle dont le roi Josias avait besoin en 622 av. J.-C. Nous devons passer de la théologie de la libération à celle de la reconstruction. [….]. La reconstruction devrait constituer la nouvelle priorité des nations africaines dans les années 90. Les Eglises et leurs théologiens devraient pertinemment répondre à cette nouvelle priorité et faciliter le processus de reconstruction .  
. C’est ainsi que va naître la Théologie de la reconstruction avec des penseurs comme Ka Mana qui dit : Le travail de la Théologie de la reconstruction, est celui d’une éthique politique qui fonde le projet de bâtir nos sociétés sur les bases de l’humain, à partir de l’évangile comme puissance de changement . 
La théologie de la reconstruction centrée sur l’évangile veut faire de l’Eglise, ce qu’elle doit être : un cadre où l’on peut avoir une idée véritable de ce qu’est le royaume de Dieu, c’est-à-dire : Voilà la différence que le christianisme a amenée. Jésus-Christ est venu annoncer aux hommes l’existence d’un Dieu désespérément plein d’inquiétude, un Dieu qui s’associe au sort humain, un Dieu qui, dans les mots de l’Ancien Testament, s’afflige de tous nos malheurs, un Dieu qui se fait des soucis  
Il est donc question, de reconstruire l’Eglise qui a été détruite par les bégaiements d’une recherche identitaire répondant à une volonté d’aliénation culturelle de la part des occidentaux.  
Par reconstruction, nous entendons ce processus qui vise à faire de l’Eglise, le véritable peuple des élus de Dieu :  
- ceux qui vivent de la grâce de Dieu dans la paix et l’harmonie ; 
- ceux qui doivent servir de lumière et d’exemple à suivre au monde dans leur conduite, ainsi que dans les grâces et bénédictions qui font d’eux des enfants de Dieu. 
Bref :  
- il est question de passer d’une église moribonde et terne se contentant de répéter des modèles sans les vivre, à une église vivante, pratiquant la foi en Jésus-Christ et apportant un souffle de vie au monde ; 
- il s’agit d’une église debout au travers de laquelle, l’on peut lire la gloire de Dieu, 
- il s’agit d’une Eglise où l’Esprit domine la chair, où la parole de Dieu dépasse et influence les raisonnements humains. 
C- PREALABLES : 
Selon le dictionnaire alphabétique et analogique de la langue française , préalable qui est un adjectif qui vient de pré et l’ancien adjectif « allable » du verbe aller signifie : qui a lieu, se fait ou se dit avant d’autres choses dans une suite logique d’évènements, d’actions, de faits étroitement liés entre eux. 
Il s’agit des conditions à remplir avant de poser un acte, d’entamer une procédure, d’investir. 
Par exemple :  
- pour passer des examens académiques dans une faculté de théologie, il faut d’abord s’être fait inscrire, puis avoir suivi les cours, etc... 
- pour construire une maison, il faut avoir acquis un terrain, avoir fait un plan, avoir chiffré le coût, avoir contacté des techniciens et avoir réglé les différentes modalités de leur main d’œuvre. 
Tout ceci, nous montre clairement que toute entreprise humaine, nécessite des préalables qui doivent être respectés si nous voulons atteindre les objectifs prévus. 
Les sociologues conseillent par exemple, avant l’action dans les groupes humains, une bonne période d’observation . Cette période d’observation préalable s’explique par le fait que chaque groupe a sa culture et ses réalités qui rythment et influencent son vécu.  
Il s’agit de codes sociaux qui permettent aux hommes de pouvoir vivre ensemble. Ainsi, comprendre ces codes, c’est comprendre comment fonctionne ou devrait fonctionner le groupe en question. A partir du moment où, l’on comprend le mode de fonctionnement d’un groupe, on peut y agir avec efficacité. 
En effet, agir sans avoir compris comment fonctionnent les hommes qui subiront l’action, peut conduire à des catastrophes car les symboles n’ont pas le même sens d’une culture à une autre :  
- certaines communautés chrétiennes sont en permanence dans une répétition de crises malgré les changements de responsables qui répètent les mêmes erreurs : gestion douteuse, manque de maîtrise de la langue vernaculaire, scandales d’immoralité, clanisme, etc…. 
- certaines décisions lorsqu’elles n’ont pas été bien préparées notamment par une étude minutieuse du milieu se heurtent à des difficultés d’application : il est courant de voir des communautés en ébullition lorsque de nouvelles méthodes de travail sont imposées. Par exemple, dans l’Eglise Presbytérienne Camerounaise, plusieurs pasteurs en service dans les paroisses de la zone urbaine ont voulu, supprimer les repas, les confections de nouvelles tenues et les distributions de cadeaux qui accompagnent toujours les réunions trimestrielles de l’Association Chrétienne des Femmes. Ils se sont heurtés à un mur, les femmes étaient formelles : il n’est pas question de toucher à toutes ces pratiques sous peine de les voir déserter ces groupes. Les motivations des membres du clergé étaient pourtant bonnes car ayant constaté que beaucoup d’argent était investi dans ce que beaucoup de pasteurs et d’Anciens de l’Eglise considéraient comme futiles mais qui donnaient à ces rassemblements un caractère fraternel, ils ont voulu supprimer ces habitudes pour que les fonds qui y sont alloués servent plutôt à la construction d’infrastructures par exemple.  
Par préalables, nous voulons comprendre tout ce qui doit précéder l’action du leader dans l’Eglise. En fait, chaque leader doit nécessairement réunir un certain nombre d’éléments qui doivent guider son action. Le leader doit éviter de se jeter dans sa tâche sans planifier son action, sans connaître le groupe qu’il a à diriger ainsi que les défis qu’il a à relever sans oublier l’action de ceux qui l’ont précédé. 
 
 
 
 
 
 
 
CONCLUSION PARTIELLE  
Le leadership consiste en la capacité de diriger, de conduire les hommes tout en se considérant comme étant un des leur. Dans l’église, l’exécution de cette tâche a reçu les orientations du seigneur Jésus-Christ qui conseille de se faire serviteur, ce que nous appelons en latin : primus inter pares, c’est-à-dire premier parmi les égaux. L’Eglise étant un rassemblement d’hommes et de femmes, il importe qu’elle soit dirigée de façon à ce qu’elle soit le témoignage vivant de l’action glorieuse et salvifique du Christ ! Cette tâche devient délicate, lorsqu’il s’agit de conduire des communautés qui sortent de crises, et qui veulent reconstruire ce qu’ils ont perdu dans les conflits qu’elles ont vécues. Les Eglises d’Afrique qui pour la plupart, sont passées par des moments de lutte pour leur autonomie, ont malheureusement été confrontées à la mauvaise gestion de leurs premiers responsables africains ; leur quotidien étant émaillé de scandales et de crises diverses, dues le plus souvent à des querelles de leadership ou à un leadership mal négocié, la perspective de la reconstruction est un impératif. Ainsi, dans plusieurs cas, l’on assiste à un renouvellement régulier de leaders, chaque nouveau responsable étant vu comme celui par qui, la paix et la prospérité reviendront ! Dans ce cas précis, le leader doit maîtriser un certain nombre de paramètres avant de commencer son travail s’il veut réussir à reconstruire. Quels sont ces paramètres ? 
Nous répondrons à cette question en abordant la méthode employée par Néhémie pour reconstruire les murailles de Jérusalem, en insistant sur le travail préalable qu’il a fait avant de s’engager dans ce vaste chantier de reconstruction. 
 
 

 

(c) Rév Jean Patrick Nkolo Fanga - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 6.07.2007
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