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LEADERSHIP ET RECONSTRUCTION 
 
 
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SUGGESTIONS POUR LES LEADERS

SUGGESTIONS DE QUELQUES PREALABLES A LA RECONSTRUCTION DANS LE CONTEXTE ACTUEL POUR LE LEADER DANS L ‘EGLISE SELON NEHEMIE : LE CAS DE LA PAROISSE TOHI DE L’EGLISE PRESBYTERIENNE CAMEROUNAISE 
 
Dans ce chapitre, il sera question d’avoir une idée du contexte actuel ; puis, à partir de l’exégèse sélective des deux premiers chapitres du livre de Néhémie de retenir un certain nombre de préalables indispensables à la reconstruction dans l’église. Ensuite, nous verrons la nécessité d’intégrer ces préalables dans la conduite des communautés chrétiennes dans le contexte actuel en étudiant le cas de la paroisse Tohi.  
 
A - Le Contexte actuel 
Le contexte actuel sera étudié sous divers aspects : 
1- aspect spirituel 
L’aspect spirituel du contexte actuel est marqué par le pluralisme religieux et spirituel. 
La prolifération des sectes et courants ésotériques et religieux est un bon thermomètre de la réalité spirituelle en Afrique. Actuellement, et contrairement à une certaine époque, les hommes ont une trop grande variété de choix en matière de propositions spirituelles : 
* tous les courants religieux reconnus comme classiques ont désormais plusieurs obédiences :  
- pour l’église catholique on retrouve l’église catholique romaine, l’église catholique gallicane et l’église catholique mariavite dont les prêtres se marient et qui est spécialisée dans l’exorcisme 
- pour les églises protestantes nous avons les églises presbytériennes, évangéliques, baptistes, luthériennes, anglicanes, etc. 
- pour l’islam nous avons les sunnites, les chi’ites, etc… 
* de nouveaux courants chrétiens sont nés au 19e siècle et se font appeler églises réveillées ou pentecôtistes par opposition aux églises catholiques et protestantes qu’elles dénigrent au passage : elles sont nombreuses et sans organisation fixes : pentecôtistes, néo-apostoliques, vraie église de Dieu, full gospel, église des rachetés de Dieu, etc… 
* des sectes qui se réclament chrétiennes : les adventistes du premier ou du septième jour, les témoins de jehovah, la secte moon etc… 
* les cercles ésotériques et philosophiques qui communiquent de plus en plus ouvertement : rose-croix, franc-maçonnerie 
* la magie blanche et noire proposée dans les journaux 
* les marabouts, féticheurs, sorciers qui font même de la publicité dans les journaux. 
La liste qui est déjà très longue, n’est pas exhaustive et reflète la réalité des propositions spirituelles disponibles actuellement. Cette pluralité de propositions spirituelles évolue il faut bien le dire dans un contexte où les leaders spirituels toutes tendances confondues sont éclaboussées par toutes sortes de scandales selon les minutes des différentes juridictions de l’Eglise Presbytérienne Camerounaise : 
- Détournements de fonds appartenant à l’église, 
- Adultères, 
- Pratiques magiques, fétichistes, ésotériques, 
- Homosexualité, 
- Complots, calomnie, manœuvres politiciennes, 
Le clergé de nos jours, n’est plus auréolé de la même aura de sainteté d’il y a quelques années ce qui fragilise très souvent son autorité et sa crédibilité : il devient très courant de voir des chrétiens mettre dehors leur berger comme on se débarrasserait d’un brigand. 
Comment l’église va-t-elle pouvoir annoncer le message du salut et convaincre dans ce contexte ? 
 
 
2 -Aspect socio-politique 
Il est marqué par une démocratie qui se cherche et pour ce faire, elle doit donner une bonne place à l’état de droit et donc au respect des libertés individuelles. 
La liberté d’association figure en bonne place parmi les libertés individuelles au point où, aujourd’hui, n’importe quel citoyen a le droit de créer une association même à caractère religieux. 
La pratique politique actuelle qui donne au peuple, une voix dans la prise de décision contrairement à ce qui se faisait avant les indépendances, influence tous les aspects de la vie dans la société y compris dans l’église. Il est de plus en plus courant de voir des populations mécontentes des coupures intempestives de courant se révolter et barrer la route qui traverse leur contrée ; courant aussi de voir des populations manifester contre l’autorité d’un chef qui remplit mal ses obligations ; tout comme très naturellement on peut voir à la télévision des fidèles refuser l’autorité de leur leader et le mettre à la porte. 
Le système politique actuel facilite l’expression de la volonté populaire, bien que le peuple soit manipulable. 
On constate sur le plan social l’écart de plus en plus grandissant entre riches et pauvres : 
- Les emplois se partagent entre les enfants et parents des décideurs ; 
- Les grands concours sont suspectés de répartition par les hommes au pouvoir ou même d’être monnayés comme le soulignait déjà les évêques du Cameroun en 1977 : Est-il vrai que les concours d’embauche n’ont aucune valeur, soit parce que les questions ont été divulguées, ou parce que les personnes à recruter, ont déjà été sélectionnées bien avant le concours ? Est-il vrai que les chauffeurs de taxi doivent verser des pots-de-vin sur nos routes ? Ces questions et bien d’autres encore, peuvent nous aider dans notre examen de conscience en vue d’une conversion  
- Les taxes sont de plus en plus élevées obligeant certaines PME à évoluer dans l’informel. 
Le résultat est que l’on assiste à une hausse du banditisme et de la corruption sous toutes les formes possibles. 
 
Le contexte actuel est encore profondément marqué par la crise économique des années 80 avec son corollaire l’aspiration à la démocratie des années 90. 
En effet, l’Afrique des années 80-90 a connu une forte récession économique qui s’est manifestée par la forte diminution du pouvoir d’achat dû : 
- Aux différentes baisses de salaires et très souvent aux arriérés de salaires, 
- A l’augmentation des prix des produits de tous genres  
- L’augmentation de la pression fiscale qui touche toutes les couches de la population ainsi que toutes les activités génératrices de revenus, et même toutes les propriétés foncières.  
Cette crise économique était due entre autres, à une gestion catastrophique des économies africaines par les tenants du pouvoir. Cette gestion privilégiait les intérêts personnels de quelques individus, au détriment de ceux de la communauté. 
Ainsi, il s’en est suivi un mouvement de protestation, de la part des pays occidentaux et des bailleurs de fonds pour décrier la mauvaise gestion et la descente aux enfers des économies africaines. Les bailleurs de fonds et les puissances occidentales qui avaient pourtant soutenu ces régimes pilleurs vont mettre en place un arsenal de mesures économiques (programme d’ajustement structurel, initiative pays pauvres très endettés) qui vont provoquer le mécontentement de la population car ces mesures visaient à réduire dans la plupart des cas, le train de vie de l’état. Dans la majorité des pays d’Afrique ce sera la révolte car le peuple africain longtemps muselé va aspirer à la liberté, à la démocratie, et au bien-être. 
Le multipartisme est arrivé en réponse aux aspirations démocratiques du peuple africain et à la pression des puissances occidentales, mais aujourd’hui, force est de constater que le changement souhaité n’est pas encore présent.  
 
 
 
 
 
B- QUELQUES PREALABLES A LA RECONSTRUCTION SELON NEHEMIE 
L’exégèse sélective des deux premiers chapitres du livre de Néhémie nous permet de retenir trois préalables : 
- le mandat spirituel et temporel, 
- l’évaluation des dégâts et l’identification des mesures en vue de la reconstruction, 
- et enfin une bonne communication avec la communauté en vue de gagner son adhésion au projet de reconstruction.  
 
1 - LE MANDAT SPIRITUEL ET TEMPOREL : 
L’exégèse sélective des deux premiers chapitres de Néhémie nous a permis d’apprendre qu’il est important pour tout leader d’être mandaté par sa juridiction et surtout par Dieu. 
Selon le dictionnaire Petit Larousse illustré, le mandat c’est le pouvoir qu’une personne donne à une autre d’agir en son nom.  
Néhémie qui, selon notre étude, était en bon terme avec le roi Perse et n’a pas négligé de se confier d’abord à Dieu pour solliciter son aide et son approbation afin que son projet connaisse le succès. Nous avons établi clairement que cette démarche était révélatrice de la bonne communion de Néhémie avec Dieu. En effet, Néhémie devait avoir avec Dieu une relation permanente et régulière au point de penser que Dieu est le seul capable de lui accorder le succès. Il va donc prendre un moment de jeûne et de prière pour implorer le seigneur et ce n’est qu’après ce moment que Néhémie se tourne vers le roi détenteur du pouvoir temporel pour s’entourer de toutes les précautions afin que son entreprise ne soit pas perturbée. 
Par mandat nous voulons dire qu’il est important pour le leader d’être mis en mission, d’être envoyé par Dieu et par sa juridiction ecclésiale. 
 
*Le mandat spirituel 
Tout leader qui veut réussir sa mission de reconstruction doit être approuvé et soutenu par Dieu. Ce soutien du Tout-puissant, père de Jésus-Christ chef de l’église, ne peut s’obtenir que par une relation bien entretenue avec Dieu. Il est question pour le leader : 
- D’être régulièrement en contact avec Dieu dans la méditation de sa parole et dans la prière. La méditation de la parole de Dieu permettant au leader de se remettre en question, d’être édifié sur ce que Dieu est capable de faire et aussi sur ce qu’il attend de ses serviteurs ; de plus il n’est pas exclu que le leader trouve dans la parole de Dieu des situations similaires à celles qu’il rencontre au quotidien. Le leader dans l’église doit conduire les hommes par l’inspiration du Saint Esprit et non par ses propres forces seulement comme le souligne J.Oswald Sanders : « le leader spirituel influence les autres moins par la puissance de sa seule personnalité que par une personnalité irradiée, interpénétrée et rendue puissante par le Saint Esprit. Parce que ce leader permet au Saint Esprit d’exercer sur sa vie un contrôle sans partage, la puissance de l’Esprit peut jaillir sans obstacle de son être vers les autres » . Dans l’église corps de Christ, il est indispensable de travailler sous l’impulsion de l’Esprit de Dieu « le leadership spirituel ne peut être exercé que par des hommes remplis de l’Esprit. D’autres qualifications lui sont également désirables. La plénitude du Saint Esprit lui est indispensable » , or pour être conduit et guidé par le Saint Esprit il faut être en communion régulière avec Dieu et se laisser modeler par sa parole. 
La vie de prière du leader est un élément important dans la réussite de sa mission : « l’objectif de la prière est l’oreille de Dieu. La prière influence les hommes en influençant Dieu à les influencer. La prééminence des grands leaders de la Bible doit être attribuée au fait qu’ils étaient grands dans leur vie de prière» . Dans la prière le chrétien a l’occasion de s’abandonner entre les mains de Dieu et de se décharger de ses fardeaux ; par la prière le chrétien et donc le leader se souvient et expérimente le fait qu’il y a un être suprême et tout-puissant qui est prêt à lui venir en aide. Le jeûne constitut un atout supplémentaire pour une vie de prière efficace. Quand les disciples de Jésus lui demandèrent pourquoi ils n’ont pas pu chasser un démon, Jésus répondit que c’était à cause de leur incrédulité ou de la fragilité de leur foi. Mais à côté de cette réponse assez générale, Jésus ajouta une autre plus spécifique : « ... cette sorte de démon ne sort que par la prière et par le jeûne » (Mt 17. 21). Néhémie en était conscient car, le démon de la souffrance de son peuple, ainsi que la ruine de Jérusalem, méritait qu’on le combattît à travers le jeûne et la prière  
- D’être dans la vie courante, un modèle de conduite. Il s’agit véritablement d’être ce que nous avons appelé plus haut le primus inter parès. Ce que le leader demande aux autres, il doit être le premier à le pratiquer, il doit montrer le chemin. Le leader doit dans la faiblesse de sa chair se battre pour montrer aux hommes qu’il est possible d’être agréable à Dieu par la foi en Jésus-Christ. Il est important que les chrétiens qui le suivent voient en lui un modèle pour lui faire confiance. Le leader doit lui-même expérimenter la parole de Dieu qu’il enseigne et qui doit guider son travail au quotidien. 
Par la méditation régulière de la parole de Dieu, sa mise en pratique et une vie de prière constante, le leader sera appuyé par le Saint Esprit qui conduit l’église ce qui lui évitera certains écueils. 
 
 
 
 
*Le mandat temporel 
Il s’agit ici pour nous de tout ce qui est pouvoir de décision exercé par des hommes. Nous avons vu plus haut que dans l’église aujourd’hui, il y a différentes formes de gouvernement : Episcopal, congrégationaliste, et calviniste. Il y a dans l’église des organes et des sphères de décision habilités à envoyer des leaders en mission à tel ou tel poste. Les procédés de prise de décision ne sont toujours pas les mêmes, mais en règle générale, ce sont des hommes qui prennent la décision soit à l’issue du travail d’un groupe (comité, commission), soit par la décision d’un individu (évêque, pape) après consultation de personnes compétentes. L’exécution de la décision est le point de départ du travail du leader. 
En effet, pour choisir un leader ou lorsque le choix est fait par une tierce personne, le groupe avec lequel le leader devra travailler cherchera toujours des informations sur son background : qui est-il ? D’où vient-il ? Qu’a-t-il déjà fait de bon et/ou de mauvais ? Les hommes identifient ainsi les leaders à leurs actes. 
A certains moments devant certaines situations des hommes peuvent penser être en face d’opportunités à saisir pour leur bien-être et monter des coups tordus en vue de leur désignation pour tel ou tel poste. L’actualité au Cameroun depuis pratiquement cinq ans est marquée par les luttes pour les paroisses dites juteuses, c’est-à-dire des paroisses avec un fort potentiel financier et matériel, des paroisses où le pasteur a un bon traitement matériel. On assiste souvent à des cas de corruption des comités chargés des affectations des pasteurs, même dans le cas où la communauté choisirait d’appeler un pasteur, certains leaders sont corrompus pour peser de tout leur poids et convaincre leur frère de suivre tel pasteur plutôt que tel autre. Toutes ces manœuvres se terminent par l’échec du pasteur car n’ayant pas reçu mandat selon les normes établies. 
Le leader qui veut réussir dans sa tâche doit donc avoir un bon témoignage c’est-à-dire soigner ses relations humaines et s’appliquer à la tâche partout où il est appelé à servir le Christ. Dans le cas où un leader se serait fourvoyé dans une mission il doit faire amende honorable et chercher à redorer son blason par son sérieux. 
Nous l’avons déjà souligné plus haut, Néhémie devait être apprécié par le roi pour qu’il ait obtenu ce qu’il voulait. De plus l’attitude de Néhémie nous montre que le leader pour réussir sa mission doit respecter les règles établies par son église et par l’état dans lequel il sert Dieu. Si Néhémie s’était engagé pour reconstruire Jérusalem sans avoir l’autorisation du roi, il aurait échoué. 
 
2 - L’EVALUATION DES DEGATS ET LA PLANIFICATION  
DES MESURES A PRENDRE 
L’étude du livre de Néhémie nous permet d’affirmer que pour reconstruire il faut d’abord :  
-déterminer ce qui est à reconstruire, 
-puis la méthode utilisée pour reconstruire. 
 
*L’évaluation des dégâts 
En parlant de reconstruction, nous avons précisé qu’il était question de construire ce qui avait été détruit par une crise. La reconstruction est un processus qui fait donc suite à un conflit ou à une situation qui détruit ce qui existait auparavant. 
Dans l’église plusieurs aspects peuvent être concernés par la destruction tout comme Juda a vu ses murs et son honneur détruits : 
-les infrastructures de l’église que sont le temple, le presbytère, les autres salles de réunion ou servant de bureaux, les biens divers pour le fonctionnement de l’église (ordinateurs, matériel de bureau, ustensiles de Sainte Cène…) 
-les relations humaines qui peuvent avoir été mises à mal par les différentes crises et désormais caractérisées par : la haine, rancune, le désir de vengeance, le complexe de supériorité ou d’infériorité selon l’issue de la crise, 
-le témoignage chrétien peut lui aussi être entamé car en général lorsque les hommes sont contrariés, ils cherchent tous les moyens possibles pour préserver leurs intérêts ; ainsi il arrive que des chrétiens se réfugient chez les marabouts, féticheurs, sectes ésotériques et toutes sortes de pratiques réputées pour accorder à l’homme ce dont il a besoin ; il peut aussi arriver que le chrétien se compromette dans des alliances contre natures c’est-à-dire être associé avec d’autres personnes sur la base du mensonge pour atteindre des objectifs communs ; 
- certaines personnes peuvent être blessées, frustrées ou tout simplement se sentir isolées au sortir d’une crise, etc…. 
Quelque soit le cas, il est important de considérer que chaque aspect détruit mérite une solution appropriée. Il est donc clair que le leader doit avant d’agir identifier ce qui est à reconstruire. 
Cette identification peut se faire par plusieurs procédés : 
- se documenter sur l’historique de la paroisse en consultant tous les documents disponibles : Compte-rendus des différentes étapes de la crise, registres de la paroisse, etc. 
- aller au contact des composantes de la communauté et avoir avec elles des entretiens à bâtons rompus sur l’état d’esprit qui prévaut dans le groupe, les attentes des uns et des autres, 
- lorsque les divers entretiens avec les groupes en soulignent la nécessité, avoir avec certaines personnes des entretiens individuels, 
-faire des sondages pour recueillir les impressions et les attentes de la communauté. 
L’objectif de cette démarche est de se faire une idée la plus personnelle et objective possible sur la situation exacte de la communauté au moment où l’on y est envoyé en mission. 
 
*La méthode à utiliser 
Ici il faut souligner que le résultat de l’étape précédente est déterminant car à chaque problème sa solution. Il serait difficile d’établir une liste type de méthodes mais on peut arrêter quelques principes de travail : 
- le leader doit avoir une vision du travail qui lui est confié c’est-à-dire qu’il doit savoir où il veut aller ; pour ce faire, il doit se conformer aux objectifs qui lui sont assignés par la juridiction, le cas échéant, il doit déterminer des objectifs à atteindre en fonction de ce que Dieu veut pour son église et pour ses enfants. Ainsi l’action du leader doit donner gloire à Dieu et procurer la paix à ceux qui l’adorent. 
- le leader doit se servir des éléments et moyens à sa disposition pour atteindre ses objectifs : moyens humains, matériels et spirituels. Il est important d’utiliser le potentiel du groupe pour le faire revivre. 
Le leader doit chercher à corriger les défaillances et manquements qui se sont glissées dans la vie du groupe au travers du conflit que le groupe a connu. 
Selon Peter F.Rudge , il y a cinq manières de diriger un organisme : 
- la méthode traditionnelle qui vise à maintenir une tradition 
- la méthode charismatique qui fonctionne en suivant l’intuition du leader qui s’impose alors aux membres du groupe 
- la méthode classique qui fonctionne comme on actionne une machine 
- la méthode des relations humaines qui consiste à mener des groupes en privilégiant les relations inter-personnelles et inter-groupes 
- la méthode systémique qui adapte un système au groupe. 
De toutes ces méthodes, la méthode dite des relations humaines couplée à celle dite charismatique nous semblent les plus appropriées pour conduire un groupe en vue de sa reconstruction car elle met l’accent sur les individus qui constituent le groupe en question : « Le chef qui doit être encore plus compréhensif, n’a pas besoin de mener ou de diriger : il est tolérant et ne donne pas de directives. Il cherche à créer une ambiance qui amènera les gens à participer, et à exprimer leurs opinons » . Le leader qui a une vision de son travail doit tenir compte des réalités du milieu dans lequel il va évoluer. Il doit pouvoir faire un savant dosage entre son intuition et les aspirations et opinions de ceux qu’il a la charge de conduire. 
3- LA COMMUNICATION 
 
Le mérite de Néhémie, est d’avoir su susciter l’engouement de ses compatriotes pour le travail de reconstruction. 
L’objectif de la communication ici est de susciter l’adhésion des membres du groupe au plan de travail et à la vision du leader. 
Selon C. M. Overdulve, communiquer signifie transmettre quelque chose d’une personne à une autre personne. Dans notre cas, il s’agit de transmettre des informations, des idées, des sentiments, des désirs, des recommandations, bref, le message d’une personne à une autre personne  
Néhémie pour y parvenir a : 
- trouver ce qui allait toucher les coeurs des hommes de Juda, il est parti de leur situation désespérante pour leur promettre un changement suscitant ainsi l’espoir d’un avenir meilleur ; 
- puis en prévision des difficultés qui pourraient survenir, il a fait part de sa propre expérience, du secours que Dieu lui a apporté, une façon de dire que s’il a pu arriver jusqu’à eux c’est grâces à Dieu. 
La communication est un aspect important dans le leadership car pour mener les hommes il est utile qu’ils sachent où ils vont, mais aussi où et comment le leader veut les conduire. Il est important pour le leader de bien préparer toutes les communications qu’il doit faire en distinguant et en associant bien les éléments suivants indispensables à tout processus de communication : 
- l’aspect syntactique par lequel, le leader, émetteur d’un message doit répondre à la question : comment dois-je dire ce que je veux transmettre ? 
- l’aspect sémantique qui implique que le leader s’interroge sur les mots qu’il va employer pour faire comprendre son message 
- et enfin, l’aspect pragmatique dans lequel le leader doit se demander quel est l’effet qu’il veut produire ? 
 
Ce travail préalable de communication permettra au leader d’atteindre son objectif. 
Le leader peut utiliser toutes les méthodes de communication possibles : 
 
*COMMUNICATION ORALE 
- le discours : au cours d’une réunion regroupant soit une partie, soit toute la communauté, faire un exposé avec l’objectif de rendre la vision que l’on a de sa mission compréhensible par tous, 
- la prédication : à partir d’un texte biblique, on peut aussi transmettre la vision que l’on a, 
- une Conférence suivie de débats au cours de laquelle, après avoir présenté la vision que l’on a, l’auditoire a la possibilité de poser des questions pour comprendre et éventuellement faire des suggestions; 
 
*COMMUNICATION ECRITE 
- Par la publication de documents d’information dans lesquels, le leader présente et explique tous les aspects de sa vision à la communauté, 
- par des affiches pour expliquer la vision qui permettent de présenter de façon schématique ou caricaturale la vision du leader pour la communauté qu’il dirige. 
Ces formes de communications peuvent être associées pour plus d’efficacité car l’objectif est de convaincre les membres de la communauté ou du groupe de suivre le leader dans le projet de reconstruction qu’il se propose d’exécuter. 
 
C- LA PAROISSE TOHI DE L’EGLISE PRESBYTERIENNE  
CAMEROUNAISE ET SON CONTEXTE 
Pour aborder cette partie, il convient d’étudier d’abord le fonctionnement de l’Eglise Presbytérienne Camerounaise, puis, l’historique de la paroisse Tohi. 
 
 
 
 
1 - CONTEXTE DE L’EGLISE PRESBYTERIENNE CAMEROUNAISE (EPC) : 
 
L’EPC est une église réformée basée au Cameroun et membre du Conseil des Eglises Protestantes du Cameroun (CEPCA).  
L’EPC est issue du travail de la Mission Presbytérienne Américaine (MPA) au Cameroun et elle accède à l’autonomie le 11 (onze) décembre 1957. 
Dans ce paragraphe nous insisterons sur le mode de fonctionnement de cette église en vue de cerner la dimension du leadership qui y a cours et de mieux comprendre le cas de la paroisse Tohi que nous voulons présenter comme application au sujet de notre étude. 
Selon sa forme de gouvernement, l’E. P. C est de type calviniste, le pouvoir de décision étant entre les mains du clergé et des laïcs représentés dans toutes les instances de décisions par les anciens de l’Eglise. Ainsi de la base au sommet nous avons les juridictions suivantes : 
- Le conseil paroissial ou session qui gouverne une paroisse donnée et qui est constitué du pasteur et des anciens de l’église de cette paroisse. Le pasteur est le modérateur de la session. 
La session est chargée du maintien du gouvernement spirituel de la congrégation. A cet effet elle a le pouvoir d’examiner et de connaître la conduite chrétienne des membres de l’église dépendant de son ressort ; d’admettre de nouveaux membres ; de gérer les biens de la paroisse, etc… 
Bref la session est pratiquement le conseil d’administration de la paroisse et elle a autorité sur toutes les activités et biens de la paroisses sauf en ce qui concerne le choix des hymnes et psaumes pendant l’adoration, la conduite des gens dans la prière, la préparation et la prédication de la parole de Dieu, tâches qui incombent exclusivement au pasteur sous la supervision du consistoire. Il existe dans chaque paroisse une assemblée congrégationnelle qui a une voix décisive en ce qui concerne : le choix des responsables de la paroisse (pasteur, anciens de l’église, diacres) et une voix consultative sur les questions de budget et de construction. 
La constitution de l’E. P. C prévoit que chaque paroisse soit dirigée par un pasteur et éventuellement un ou plusieurs assistants choisis par l’assemblée congrégationnelle et la cas échéant par un « stated-supply » qui a un mandat d’un an c’est-à-dire un ministre du culte suppléant la vacance d’un pasteur appelé.  
- Le consistoire qui regroupe les paroisses d’un territoire donné et qui est constitué des pasteurs travaillant dans cette zone et des anciens de l’église délégués par chaque paroisse au prorata du nombre de pasteur dans la paroisse (un pasteur = un ancien). Pasteurs et anciens de l’église sont délégués au même titre pendant les assises du consistoire. Le consistoire est dirigé par un modérateur qui peut être un ancien ou un pasteur avec un mandat d’un an renouvelable. Il y a un secrétaire exécutif qui est chargé de faire appliquer les textes ainsi que du suivi des décisions. 
Le consistoire a autorité sur les paroisses et les pasteurs de son ressort. Le consistoire évalue le travail des paroisses et juge des plaintes et appels qui viennent des paroisses et des pasteurs. 
Au sein du consistoire, il y a le comité des relations ministérielles qui est chargé de veiller au bien-être des pasteurs et des paroisses ; ce comité est donc chargé des appels venants des paroisses, des affectations des pasteurs « stated-supply » dans les paroisses, de la gestion des paroisses vacantes. 
Le consistoire se réunit en session ordinaire une fois par an, en réunion ajournée lorsque certains dossiers de la session ordinaire ont été renvoyés, et en réunion extraordinaire en cas d’urgence. 
- Le synode qui regroupe les consistoires évoluant dans sa zone de compétence. Le synode est constitué de tous les pasteurs exerçant dans les consistoires et du nombre équivalent d’anciens de l’église. Le synode évalue le travail dans les consistoires et juge des plaintes et appels venant des consistoires et des pasteurs. Le synode est dirigé par un modérateur élu pour un an ; un secrétaire exécutif chargé de faire appliquer la loi et de suivre l’exécution des décisions du synode 
- L’assemblée générale qui regroupe tous les synodes de l’église et ses délégués sont la moitié du nombre de pasteurs de chaque consistoire plus le nombre équivalent d’anciens de l’église. 
L’Assemblée Générale évalue le travail de toute l’église, donne les orientations pour la vie de l’église et a un rôle juridique car c’est la dernière voie de recours et la seule juridiction compétente pour juger les hauts dignitaires de l’église. 
L’assemblée générale est dirigée par un modérateur élu pour un an ; le secrétaire général de l’église élu pour cinq ans est chargé de faire respecter la loi et de suivre l’application des décisions de l’église. 
Des départements sont rattachés au secrétariat général pour assurer le bon fonctionnement de l’église ainsi que son témoignage par les œuvres sociales (santé, éducation, etc…) 
 
2- HISTORIQUE DE LA PAROISSE TOHI  
 
La paroisse Tohi (Tohi est un terme Bassa qui signifie libération, salut) est une paroisse de l’Eglise Presbytérienne Camerounaise, Synode Centre, Consistoire Yaoundé. Elle est située au cœur de la ville de Yaoundé, en face du supermarché Mahima dont elle est séparée par une route, et elle est vieille de 42 ans. Ces 42 ans ont été marqués par des conflits liés aux rapports entre la communauté et son pasteur. Nous nous proposons au travers de cet historique d’étudier les conflits qu’a connus cette paroisse : 
v En 1923, le temple de Djoungolo est l’unique lieu de culte construit par la mission protestante Américaine à Yaoundé et le culte y était célébré en Bulu. La communauté Bassa n’était alors composée que d’une vingtaine de fidèles. 
 
v Vers 1941, l’effectif de la communauté Bassa est porté à une soixantaine de fidèles qui sollicitent du Rév.Jonhston, Modérateur de Djoungolo, l’autorisation de célébrer le culte en langue Bassa dans un lieu autre que le temple de Djoungolo. Cette autorisation est accordée et la jeune communauté célèbre le culte dans un domicile, puis, un foyer leur est construit en 1944 avec l’aide des volontaires de Suisse, d’Amérique et de Libamba. 
 
v En 1944, le foyer de jeunesse de Messa II, devient le lieu officiel de culte pour les communautés Bassa, Bulu, Douala et Bafia issues de Djoungolo et encadrées par les révérends : NTYMONO Joseph- ANDJONGO- GELZER- BEALAND et Rémy BIDJA. Ce dernier y deviendra le seul modérateur en 1952. Le Rév. BIDJA commence à tenir des conversations et cultes en bassa mais, il bénéficie d’un stage en Europe. Il est remplacé par le Rév. ANDJONGO et le problème de langue se pose une fois de plus. Au retour, le Rév. BIDJA est affecté à Mengueme ce qui provoque une grogne au sein de la communauté Bassa de Messa II qui se divise le 7 Octobre 1979. Certains rejoignent le Rév. BIDJA à la paroisse de Mengueme avec lieu de culte à Gockerville. 
 
v 1969 : Décès du Rév. BIDJA. 
 
v 1964 : Les démarches pour unir les communautés Bassa de Gockerville et Messa II sont accélérées sous les encouragements du Rév. NTYOMONO et la direction du Rév. UM GWET Samuel alors assistant au Secrétaire Général de l’EPC par la demande au Consistoire Yaoundé de la création d’une paroisse E. P. C à Yaoundé pour permettre à la communauté Bassa de louer Dieu en sa langue. 
 
v Le Consistoire Yaoundé proclame en 1965 la création de la toute 1ère paroisse EPC de langue Bassa dénommée TOHI. Un terrain est acquis et la pose de la 1ère pierre a lieu le 12 Avril 1967. 
 
v A sa création, la paroisse dispose de 1030 membres, de 20 anciens d’Eglise, 16 diacres et d’un budget de 485 000 F. Le Rév. NTEM est le 1er Modérateur de cette paroisse. 
 
v Le Rév.NTEM a servi à TOHI de 1965 à 1975. En 1975, 2/3 des Anciens d’Eglise de la paroisse demandent et obtiennent son départ. 
Ces anciens reprochent au pasteur : le manque d’éloquence, d’organisation, la mauvaise gestion, le niveau académique insuffisant (le Rév.NTEM sortait de l’Ecole de Théologie). Selon notre entretien avec l’Ancien NYOBE BEA, le Rév. NTEM s’était entouré d’un groupe d’anciens auxquels il faisait confiance parmi lesquels on retrouvait le chef de la police de l’époque (Paul PONDI). 
Les plaintes formulées par les anciens n’ont pas été prises en compte par le Pasteur ce qui n’a fait qu’augmenter la haine d’une partie de la communauté vis-à-vis de lui. 
Cependant, compte tenu du fait que le Rév. NTEM était soutenu par le chef de la police, personne n’osait protester officiellement mais dès que cet Ancien a été nommé Ambassadeur au Zaire, les 2/3 des anciens ont réagi en écrivant au Consistoire. 
Le Consistoire, en recevant la plainte, l’a examinée et a décidé d’affecter avec l’accord des mécontents un pasteur non Bassa le Rév. Simon BIKO’O. 
 
v Rév. Simon BIKO’O : 
 
Il remplace le Rév. NTEM mais très vite, un climat de mécontentement naît du fait qu’il ne parle pas Bassa. Conscient de cette situation, il fait appel au Rév. Samuel NTELEP, jeune pasteur du consistoire Sanaga et étudiant à la Faculté de Théologie Protestante de Yaoundé. 
Les problèmes vont surgir car le Rév. NTELEP fait l’unanimité et tous les fidèles souhaitent le retour d’un pasteur Bassa. Cependant, la communauté sera de nouveau divisée car une majorité souhaite son rattachement au Consistoire Sanaga pendant que la minorité est pour le maintien au Consistoire Yaoundé. La situation se dégrade devant la passivité du Rév. BIKO’O au point où le gouvernement, par arrêté N° 05/A/MINAT/DAPLP du 8 Janvier 1979 scelle les portes du temple et du presbytère de TOHI après un affrontement entre fidèles et pasteur du Consistoire Sanaga venus ravir la paroisse et quelques fidèles de TOHI opposés à cette idée. 
 
v Rév. NGUE Henri Démosthène 
Les chrétiens de TOHI fidèles au Consistoire Yaoundé célèbrent leur culte à la chapelle de la Faculté de Théologie Protestante de Yaoundé sous la direction du Comité de relation interministériel présidé par le Rév. MOUBITANG à MEPOUI. Ceux des fidèles au Consistoire Sanaga se retrouvent soit dans la cour des éditions CLE, soit dans les quartiers à forte concentration Bassa. 
Le problème est porté à l’Assemblée Générale de NKOLMVOLAN de 1979 et le Consistoire Yaoundé obtient gain de cause avec deux recommandations de l’Assemblée Générale : 
- l’affectation à TOHI d’un pasteur d’expression Bassa provenant des 3 autres consistoires du Synode Bassa, à l’exception du Consistoire Sanaga. 
- la déposition de tous les anciens rattachés au Consistoire Sanaga. 
Ainsi, le Rév. Henri NGUE du Consistoire ESEKA est affecté à TOHI avec pour lieu de culte provisoire la chapelle de la Faculté de Théologie Protestante de Yaoundé. 
Le 25 octobre 1979, l’ordre est donné de lever les scellés et d’ouvrir le temple de TOHI. 
v Rév. MAYE SAKEO 
Affecté en 1981, il reste à la paroisse TOHI jusqu’en 1987. Il a pour souci majeur la restauration du temple et la réconciliation de tous les chrétiens bassa. Cependant, on lui reproche son autoritarisme et très vite il entre en conflit avec les anciens qui se plaignent de ne pas être consultés et réclament son départ. 
 
 
v Rév. MOKOUEMBE 
Affecté en 1988, il s’attelle à refaire la spiritualité de la paroisse mise à mal par les nombreux conflits et remous ; mais il ne sera pas épargné par le sort de ses prédécesseurs. 
En effet en l’an deux mille les remous qui couvaient dans la paroisse commencent à s’exprimer de plus en plus au grand jour :  
- il lui est reproché d’avoir un groupe d’anciens avec lesquels il gère l’argent notamment par la création d’un comité de développement.  
- Il lui est aussi reproché ses écarts dans sa vie conjugale. 
C’est finalement en mars 2004 que le conseil général de l’E. P. C fait injonction au consistoire Yaoundé de déposer son pasteur polygame. Au bout d’une procédure s’étant appuyée sur les rumeurs circulant dans la paroisse Tohi, le consistoire va le déposer et confier la paroisse au comité de relations ministérielles. Au cours de cette procédure juridique l’on apprendra que certains anciens avaient porté plainte au Rév Mokouembé quelques années auparavant et que cette plainte avait été étouffée contre la promesse du départ du pasteur, promesse qui n’a pas été tenue ; il est fort possible que ce soit ce mécontentement qui ait conduit aux manœuvres ayant abouti à cette injonction du conseil général de l’E. P. C. qui ne reposait sur aucune enquête ou jugement.  
 
*COMITE DE RELATIONS MINISTERIELLES : 
Le travail de ce comité sera rendu difficile par la division qui règne au sein de la session : entre ceux qui regrettent le départ du pasteur Mokouembé et la minorité qui tentait de porter plainte, la collaboration est difficile. Le comité durant son mandat va se heurter au problème des comptes de la paroisse dont un compte semble être caché par des membres de l’ancienne équipe des finances. Au cours du passage du comité le constat amer est fait sur les véritables raisons du malaise : La gestion financière de la paroisse et le désir de certains anciens de l’église d’y être associé. Le comité cèdera la place en août 2004 au Rév Ntap Ekoué sur fond de polémique car ce comité réclame des arriérés de salaires à la paroisse Tohi.  
*Rév NTAP EKOUE PAUL EMMANUEL 
 
Il va se battre pour faire revivre cette paroisse et essayera de se placer au-dessus des deux camps qui constituent l’essentiel de la session en travaillant avec des hommes et des femmes neutres et en associant plus étroitement les fidèles au fonctionnement de la paroisse. Ces personnes neutres seront par la suite indexées comme les « Hommes du pasteur Ntap ». 
Mais le sept janvier 2006 un groupe de quatre anciens envoient au consistoire un mémorandum intitulé : « Conduite à tenir pour la sauvegarde de l’éthique presbytérienne au sein de la session de la paroisse Tohi ». Dans ce document, il est reproché entre autre au pasteur : 
-de ne pas favoriser les débats à la session, 
-de faciliter l’introduction de courants pentecôtistes dans la paroisse,  
-de mépriser les anciens de l’église, 
-de maudire trop facilement du haut de la chaire, 
-une gestion opaque, 
-de pratiquer le congrégationalisme au lieu du presbytérianisme, etc… 
Le bureau du consistoire fera deux descentes qui aboutiront à la mise sur pied d’un cahier de recommandations devant permettre de ramener une franche collaboration entre le pasteur et les anciens dans le respect des textes de l’EPC. Le constat d’exécution de ce cahier de recommandations ne sera signé que par le pasteur, les anciens désignés pour le suivi de cette close ayant refusé de le faire. Ce nouveau brouhaha va faire sortir les paroissiens de leur silence observé dans toutes les crises de la paroisse dans une pétition datée du 19 mars 2006 dans laquelle : 
-ils constatent la défaillance des anciens de l’Eglise par leur absence aux activités spirituelles, leur implication permanente dans toutes les crises de la paroisse 
-ils soulèvent le problème de la représentativité des anciens qui ne respectent pas le ratio un ancien pour cinquante chrétiens en zone urbaine comme l’a décidé le consistoire Yaoundé, 
-ils réclament le retrait de confiance aux anciens de l’Eglise de Tohi, 
-le maintien du pasteur Ntap, 
-la descente du comité de relations ministérielles dans la paroisse pour écouter la communauté de vive voix. 
Cette pétition sera suivie par des plaintes diverses contre le pasteur initiées par des anciens de l’Eglise, ainsi que des actes de violence dans le temple. 
Le consistoire Yaoundé se réunira en session ajournée en mars 2006 et décidera de l’affectation du pasteur, décision qui ne pourra être appliquée et qui sera annulée par une réunion extraordinaire du consistoire au mois d’avril après un mouvement important de correspondances et quelques actes de violence. 
Le pasteur Ntap sera maintenu et on assistera de la part des anciens à des actes de violences :  
-le bureau du pasteur sera ouvert de force et le matériel de travail emporté : unité centrale de l’ordinateur de la paroisse, registres, cartes de Sainte Cène, matériel de Sainte Cène.  
Ces violences intervenant après que la communauté avait décidé de mettre en trêve ceux des anciens qui perturbaient le bon fonctionnement de la paroisse. Le temple sera scellé pour la deuxième fois de son histoire en juillet 2006. En août 2006, la paroisse sera confiée au bureau du consistoire et une commission juridique spéciale instituée pour instruire toutes les plaintes. Cette commission : 
-établira la culpabilité de toutes les parties en présence : anciens ayant porté plainte au pasteur, les anciens ayant soutenu le pasteur, paroissiens ayant soutenu le pasteur et le pasteur lui-même. 
-annulera la décision de mise en trêve de certains anciens de la paroisse 
Au mois de novembre 2006 le pasteur Sap sera affecté dans cette paroisse. Au moment où nous écrivons, la paroisse vit dans le calme. 
 
 
 
 
 
CONCLUSION PARTIELLE 
 
L’étude de l’historique de la paroisse Tohi nous a permis de constater à quel point une crise mal gérée ou négligée, peut avoir des répercussions sur la vie d’une communauté chrétienne. En effet, dans la paroisse Tohi, les mêmes griefs reviennent toujours au sujet de la gestion de la communauté par les pasteurs qui y sont affectés. Cette répétition peut faire penser que les pasteurs en y étant affectés ne prennent pas de savoir ce qui a fait partir leur prédécesseur, et comment éviter de tomber dans les mêmes pièges. Notre étude trouve ici tout son intérêt car, en étudiant la méthode de Néhémie, nous nous rendons compte que son application des préalables à la reconstruction dans la conduite d’une communauté chrétienne, peut éviter d’une façon certaine aux leaders de connaître l’échec. Néhémie nous apprend que le leader avant de commencer son travail proprement dit à la tête d’une communauté à reconstruire doit : 
- Avoir le mandat spirituel et temporel qui lui donne la force d’agir avec l’autorité et l’efficacité nécessaires. Ce mandat s’obtient par une vie de communion régulière avec Dieu et le respect des lois et règlement en vigueur dans sa sphère de compétence.  
- Faire l’évaluation des dégâts et la planification des mesures à prendre : il est question de déterminer ce qui est à reconstruire, puis de trouver les méthodes à employer pour y parvenir en tenant compte du potentiel du groupe à reconstruire. 
- Communiquer son plan d’action en cherchant à susciter l’adhésion du groupe à son projet. 
 
 
 
 
 
 

 

(c) Rév Jean Patrick Nkolo Fanga - Créé à l'aide de Populus.
Modifié en dernier lieu le 6.07.2007
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